Frères et sœurs bien-aimés de Dieu, j’écris ces mots à l’approche du carême alors qu’une guerre vient d’éclater en Ukraine. Les plus anciens d’entre nous en ont encore la mémoire vivante et bien des habitants de notre département ont dû quitter leur pays en raison de la guerre, fragilisant bien des familles et bien des vies. La guerre, la violence des armes, des injustices, la puissance des forts qui se croient tout permis, mettent à mal la justice, la liberté, la fraternité, la démocratie et entraînent la souffrance des peuples et des plus petits et plus pauvres parmi les peuples.

Comme le rappelle le Pape François dans son message de carême, « Face à l’amère déception de tant de rêves brisés, face à l’inquiétude devant les défis qui nous attendent, face au découragement dû à la pauvreté de nos moyens, la tentation est de se replier sur son propre égoïsme individualiste et de se réfugier dans l’indifférence aux souffrances des autres. ». (Pape François, message de Carême 2022)

Face à cette tentation, il fait retentir l’invitation de l’apôtre Paul aux Galates « ne nous lassons pas de faire le bien, car, le moment venu, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. Ainsi donc, lorsque nous en avons l’occasion, travaillons au bien de tous. » (Ga 6, 9-10a).

Ne nous lassons pas de regarder et de repartir de Jésus-Christ, et de Jésus-Christ mort et ressuscité. L’injustice, la violence et le péché des hommes qui mettent à mort Jésus et qui sont encore à l’œuvre dans notre monde et nos vies, n’ont pas eu le dernier mot sur sa vie et n’auront pas le dernier mot sur nos vies : Le Christ est ressuscité d’entre les morts. Ce que nous proclamons et célébrons en chaque eucharistie peut nous aider à ne pas perdre courage et soutenir notre espérance et notre action pour, avec le Christ, emboiter le pas de l’engagement de Dieu pour les hommes qu’il aime, non avec les armes de la violence mais les armes d’une vie donnée, d’une vie qui aime.

  • Ne nous lassons pas de prier parce que pour tenir nous avons besoin de Dieu. « la foi ne nous dispense pas des tribulations de la vie, mais elle permet de les traverser unis à Dieu dans le Christ, avec la grande espérance qui ne déçoit pas et dont le gage est l’amour que Dieu a répondu dans mon cœur par l’esprit saint.» (Pape François, message de Carême 2022)
  • Ne nous lassons pas de nous convertir et de lutter pour éliminer le mal et le péché de notre vie sans faire comme s’ils n’étaient que chez les autres et que nous ne participions pas nous aussi à la violence et l’injustice dans notre cœur, notre regard, nos paroles. Et ne nous lassons pas de demander à Dieu de nous donner par-delà ce qu’il nous a déjà donné, de nous pardonner.
  • Ne nous lassons de faire le bien et de partager au jour le jour de nos vies, auprès de ceux dont le quotidien nous fait proches et aussi en soutenant toute œuvre bonne de solidarité et de développement.

Des événements vont aussi marquer notre route vers Pâques :

  • Une campagne présidentielle où, attentifs aux discours et aux programmes, les citoyens de notre pays auront à choisir les 10 et 24 avril ce qui peut contribuer au mieux au bien de tous.
  • La première session de l’Assemblée synodale le 12 & 13 mars où les 300 membres vont travailler pour contribuer au mieux au bien de tous.
  • La journée de mémoire pour les personnes victimes d’abus dans l’Église, le dimanche 20 mars prochain pour continuer à lutter et prier contre cette violence et contribuer au mieux au bien de tous.

Bon chemin de carême à tous !

+ Mgr Pansard
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes

Comme beaucoup d’entre vous, le rapport de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’ Église (CIASE) m’a profondément et personnellement ébranlé et attristé.

  • En raison des chiffres établis du nombre de victimes sur 70 ans dans l’Église catholique (216 000 victimes de prêtres, de religieux et de religieuses et 115 000 victimes de laïcs dans l’Église catholique qui est en France) mais aussi dans notre société dans laquelle 5,5 millions d’adultes ont été victimes d’abus sexuels.
  • En raison aussi du caractère systémique révélé par ce rapport c’est à dire « Au delà du registre du droit, les violences sexuelles dans l’Église mettent en évidence une responsabilité plus diffuse, de nature institutionnelle, structurelle ou systémique. Il ne s’agit plus d’imputer un acte sur une base juridique, mais de s’interroger sur les traits collectifs et les modes de fonctionnement qui ont obéré et parfois empêché la révélation, la prévention et le traitement pertinent par l’institution des agressions sexuelles. L’idée de faute individuelle ou du défaut de garde s’efface alors au profit de l’idée de dysfonctionnements ou de défaillances d’organisation et ce n’est pas méconnaître la spécificité de l’Église que de lui attribuer aussi une dimension d’organisation humaine. Pour interroger ce type de responsabilité, il faut même écarter a priori toute idée de faute et d’imputation personnelle, pour se demander comment des hommes et parfois des femmes en situation de responsabilité ont pu, de bonne foi, pendant tant d’années, faire preuve de si peu de vigilance, prendre de si mauvaises décisions et laisser se perpétrer de telles violences. » n°1129 du rapport de la CIASE

Début novembre, c’était la première fois que les évêques se retrouvaient ensemble, en présentiel, depuis novembre 2019. Nous avions tous conscience de l’ampleur du drame vécu, de l’urgence et des attentes provoquées par le rapport de la CIASE.

Il y a un temps pour tout dit l’ecclésiaste. Il y a aussi un « kairos », un temps décisif de décision, de rupture et de conversion. C’est me semble-t-il ce que nous avons vécu à Lourdes avec les évêques mais aussi avec les différents invités qui nous ont rejoints.

La semaine vécue à Lourdes a été éprouvante, rude, dense. Elle a été un temps de réception ensemble du rapport Sauvé, un temps d’écoute de personnes victimes, un temps d’écoute de la clameur et de la sagesse des pauvres, un temps d’écoute de frères et sœurs dans la foi, un temps
d’écoute du Seigneur de nos vies. Tout cela a permis le discernement et les prises de décisions nécessaires, je l’espère, à hauteur d’Évangile.

Trois grandes décisions ont été prises à la quasi unanimité des évêques.

  • Reconnaître la responsabilité institutionnelle de l’Église dans les violences qu’ont subies tant de personnes victimes.
  • Reconnaître la dimension systémique de ces violences au sens où elles ne sont pas seulement le fait d’individus isolés, mais ont été rendues possibles par un contexte global.
    Des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l’Église catholique ont permis que ces actes se perpétuent et ont empêché qu’ ils soient dénoncés et sanctionnés.
  • Reconnaître que cette responsabilité entraîne un devoir de justice et de réparation, qui ouvre la possibilité de demander pardon en vérité.

Puis nous avions décidé plusieurs mesures et chantiers à mettre en œuvre.

Vous trouverez l’ensemble des décisions et des textes de l’assemblée des évêques sur le site du diocèse.

Bien du travail et des renouvellements à tous les niveaux restent nécessaires et chacun est appelé à y prendre part.
Vous pouvez y participer en contribuant à a consultation engagée par le Pape François avec le synode sur la Synodalité.

Notre synode diocésain se poursuit avec les deux sessions de l’assemblée synodale à venir, qui y contribueront pour leur part.

Fraternellement

+ Michel Pansard.
Évêque d’Évry Corbeil Essonnes
15 novembre 2021

Le jour pointe et il fait encore sombre à l’extérieur et surtout dans le cœur de tous ceux qui avaient suivi Jésus. Dans la grisaille, les ombres et les nuits de nos vies marquées par des espérances déçues, des enthousiasmes vite éteints, des épreuves et fragilités qui entravent notre chemin, là retentit l’annonce pascale.

La poésie de la belle séquence pascale évoque le drame et le duel de la mort et de la vie qui s’affrontent : Le maître de la vie mourut ; vivant il règne. Elle évoque aussi un dialogue vivant entre la première des témoins Marie-Madeleine et quelqu’un, nous, qui lui demandons son témoignage : Dis-nous Marie-Madeleine qu’as-tu vu en chemin ? Le Christ, mon espérance, est ressuscité. Il vous précède en Galilée.

La Galilée pour les disciples de Jésus, c’était leur lieu de vie et de travail, le lieu de leur rencontre avec Jésus, de leur réponse à son appel, là où ils avaient vécu en proximité avec Lui. Leur suite du Christ a été interrompue par l’épreuve de la mort de Jésus comme l’évoque les disciples d’Emmaüs : nous espérions… mais… (Lc 24)

Chacun de nous a sa Galilée où le Seigneur Ressuscité le précède et l’attend. N’est-ce pas là où précisément sont nos racines les plus intimes, là où se trouve ce qu’il y a de plus profond de plus vrai, de plus personnel dans nos vies et que le Seigneur vient re-susciter.

« Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts et le Christ t’illuminera ». (Ep5,14)

Éveille-toi ! Ne sommes-nous pas éveillés ? Organisant nos vies, brassant bien des affaires, portant nos soucis… et pourtant ? Comme Marie-Madeleine, comme les disciples d’Emmaüs, comme Thomas, comme Pierre c’est dans notre Galilée intérieure que le Seigneur nous attend et les précède. Comme l’apôtre Pierre est éveillé à ce qu’il y a de plus vrai et de plus fort en lui malgré son reniement : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Jn 21. Cet appel du ressuscité fait jaillir en lui une capacité d’aimer qui ne craindra plus la mort : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime ». Il est devenu un homme nouveau.

Comme ces 184 frères et sœurs adultes et adolescents de notre diocèse qui en ces fêtes pascales naissent à la vie par les sacrements de l‘initiation chrétienne. Ils ont découvert que «Personne ne vit mieux en fuyant les autres, en se cachant, en refusant de compatir et de donner, en s’enfermant dans le confort. Ce n’est rien d’autre qu’un prêté au suicide ».

Ils expérimentent la joie de la rencontre du Christ: «avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose, que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. » Pape François, La Joie de l’Évangile n ° 266

Oui  « Le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux” (2 Co 5, 15) ».

Bonnes fêtes pascales à tous !

Fraternellement.

+ Michel Pansard, Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes

  Nous entrons en carême avec la centaine d’adultes que j’appelle au baptême en ce premier dimanche de carême qui évoque le baptême de Jésus. Il s’est mêlé à la foule de tous ceux qui viennent pour se reconnaître pécheurs et être plongés dans l’eau, par Jean le Baptiseur, dans l’eau en signe de renouveau. Le baptême de Jésus est une image de sa mission. Il la résume bien par ces mots: « ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » Mc 2,17  

Le baptême, notre baptême, est « l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus-Christ. » 1P3,21. Mais comme pour Jésus, l’aventure baptismale n’est pas un long fleuve tranquille. Les quarante jours au désert sont une épreuve de solitude, de silence, de survie, un peu comme la situation sanitaire qui nous éprouve. Il faut tenir dans la durée, dans la fidélité comme le peuple pendant quarante ans au désert. Surgit alors l’épreuve des tentations: du désespoir, de l’absurde, du repli sur soi, de l’accumulation des ressentiments et de la malveillance, de la recherche de la jouissance immédiate, de la volonté de puissance, de ne plus compter sur Dieu, de se révolter contre Lui ou de vouloir utiliser…  

Poussé par l’Esprit, Jésus affronte épreuves et tentations. Il les traverse en vainqueur car dans son combat il n’est pas seul (Mc 1,12-13)  

« Il vivait parmi les bêtes sauvages », c’est-à-dire au milieu de la violence mais assuré, pacifié et non dans la peur et l’hostilité avec le monde qui l’entoure.

« Aussitôt l’Esprit le pousse au désert » « et les anges le servaient », la mention de l’Esprit et celle de ces indicateurs de la présence de Dieu que sont les messagers, les anges, nous disent aussi que Jésus vit en proximité et communion avec Dieu.  

Voilà deux bonnes pistes pour vivre l’invitation du carême : Croyez à l’Évangile et Convertissez-vous !

L’objectif du carême n’est pas d’abord de faire des efforts supplémentaires, car des efforts, depuis des mois en raison des contraintes de la crise sanitaire, nous en faisons tous et tous les jours.

L’objectif est de croire, de nous appuyer sur la Bonne Nouvelle de la proximité de Dieu qui prend soin de nos vies, pour y puiser l’assurance, la force, le réconfort de cette présence et nous laisser convertir, ajuster, entraîner, pousser par l’Esprit dans une plus grande cohérence de vie avec les appels de l’Évangile.  

Le jeûne, avec la sobriété et les déconnexions utiles des écrans et autres moulins à paroles,  la prière, avec l’écoute quotidienne de la Parole du Seigneur, le partage et le « prendre soin » pourront nous aider. Ils aiguiseront la qualité, la bienveillance de notre regard et de notre écoute,  l’ouverture de notre cœur, de notre intelligence et de nos mains au partage et la fraternité.  

Bonne montée vers Pâques !    

+ Mgr Michel Pansard, évêque d’Evry – Corbeil-Essonnes  

En Lui, Jésus, Dieu lui-même s’est fait homme
Nous le chantons, nous le professons, mais mesurons-nous vraiment l’énormité de l’originalité de la foi chrétienne que nous proclamons. Pour beaucoup cela paraît étrange, il n’est pas étonnant que cela provoque des réactions. Scandale pour la raison, mythe, pensent les uns ! Atteinte à la transcendance de Dieu qui ne peut s’abaisser et se mêler à ce point à qui n’est pas Dieu, pensent d’autres. L’originalité de la foi des chrétiens est là, elle proclame la folie passionnée de Dieu, l’au-delà de tout, le créateur, le tout puissant qui en Jésus s’est fait proche, créature, petit et fragile. « Pour nous les hommes et notre salut, il descendit du ciel… et s’est fait homme ». En lui Jésus, Dieu partage la vie des hommes en toute chose excepté le péché pour faire entrer tous les hommes dans la vie même de Dieu.

Pour les chrétiens, voilà pourquoi, Il est « la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde » Jn 1, 9.

Il éclaire aujourd’hui notre manière d’être humain et de vivre en humain comme il a éclairé la longue marche du peuple de Dieu depuis des générations avec les joies et les espoirs mais aussi les tristesses, les angoisses et les épreuves vécus.

Lumière pour l’homme aujourd’hui, Il l’est par ses mots d’homme toujours actuels qui nous disent la parole engagée de Dieu : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ». « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ». « Heureux les doux… les miséricordieux… ceux qui ont faim et soif de justice… les cœurs purs, artisans de paix ».  « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ». « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».

Lumière, chemin, vérité de nos vies, Il l’est par sa vie livrée, donnée par amour nous entraînant dans ce choix de vie.

Lumière pour l’homme aujourd’hui, Il l’est dans un monde et une humanité qui ressemblent souvent à un hypermarché des discours et comportements possibles, où ce qui retient l’attention des divers écrans ou des projecteurs, est souvent une vision déformée de la vie réelle des hommes. La parole et la vie de Jésus donnent le courage d’aller à contre-courant des idéologies qui détruisent la vie des hommes, la fraternité réelle et notre maison commune. En effet, la terreur, la haine, le profit des uns au détriment de la survie des autres, les puissances économiques ou techniques, une consommation des biens qui a perdu le sens de la sobriété et de la limite nous détruisent.

Lumière pour l’homme aujourd’hui, Il l’est quand sa parole et sa vie suscitent la réponse et le courage des petits, des humbles, des pécheurs. Ils ne sont ni grands ou ni puissants mais ils croient en l’amour, la tendresse et la miséricorde de Dieu pour eux et pour tous : les riches et les pauvres, ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, les bien-portants et les malades, les jeunes et les vieux, les autochtones et les migrants, les victimes de violences, de trafics et les personnes condamnées…

Que le Seigneur Jésus éclaire vos vies et vous donne de vivre une bonne fête de Noël et une bonne année de la fraternité.

  + Michel Pansard , Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes
Diocèse d'Évry Corbeil-Essonnes « J'espère le Seigneur de toute mon âme ; je l'espère, et j'attends sa parole. » (Psaume 129)
 
Message pastoral pour l’Avent
de Monseigneur Michel Pansard
 
 
   
 
Frères et sœurs bien aimés de Dieu,

Comment et dans quel contexte allons-nous vivre Noël ? Comment allons-nous vivre demain ? Nul ne le sait aujourd’hui. Ce sera autrement que lors des années précédentes.

Ce que nous vivrons demain dépend de la manière dont nous vivons l’aujourd’hui de nos vies, dans un contexte marqué par bien des inquiétudes et des ombres sanitaires, économiques, sociales et écologiques.

Ce temps de l’Avent, de la venue, de l’avènement du Seigneur qui commence aujourd’hui, nous est donné pour raviver notre Espérance qui peut connaître des coups de froid.

Pour être des hommes et des femmes d’Espérance nous sommes invités à regarder dans deux directions :

> Vers ce qui est encore à venir de la part de Dieu. Car aujourd’hui encore, le Seigneur se donne au cœur des événements complexes, obscurs et difficiles de l’histoire et de la vie du monde pour orienter notre marche vers une monde nouveau et une terre nouvelle : « nous attendons sa venue dans la gloire ». Bel antidote pour ne pas nous laisser enfermer dans le piège de la fatalité et de la résignation. Car notre vie ne se limite pas à naître, grandir, travailler, servir, découvrir, jouir, puis s’affaiblir, se réduire avant de disparaître. Notre vie est faite de rencontres, chaque fois uniques, qui anticipent pour nous la grande rencontre finale, l’union intime et éternelle avec Dieu et, en lui, l’unité du genre humain (LG 1).

> Vers le passé, vers Noël car Dieu s’est déjà engagé pour nous dans l’histoire, en tenant promesse et en appelant notre propre engagement. Nos crèches avec tous ces personnages que nous allons commencer à mettre en place dans nos maisons ou nos églises, nous font comme toucher du doigt cet événement unique et extraordinaire qui a changé le cours de l’Histoire.

Nous sommes aussi invités, à cause de l’Évangile, à vivre des attitudes qui nous aident à être des hommes et des femmes d’Espérance.

1. Ne pas oublier la promesse de Dieu car lui le premier, veille sur nous et il est fidèle Celui qui nous appelle à vivre en communion avec son Fils (1 Co 1, 9). À cause de cela, relever la tête pour voir plus loin que l’immédiat qui prend toute la place.

2. Veillez ! (Mc 13, 37) Soyez vigilant pour éviter l’endormissement ou l’affadissement ! Si nous connaissons bien les défauts, les fragilités et les fissures des vases d’argile que nous sommes, nous pouvons toujours accueillir et partager le trésor de Dieu qui déploie sa puissance en nous quand nous essayons de le vivre humblement.

Chers amis, je vous souhaite de vivre ce temps de l’Avent à l’image du peuple immense de ceux qui l’ont cherché et espéré et d’être à Noël comme les santons, ces personnages de la vie de tous les jours si divers et si ordinaires qui nous ressemblent tant, qui se hâtent avec joie et confiance vers Jésus qui vient de naître.

Bon Avent !

+ Michel Pansard
Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes
Le 23 novembre 2020
 

Dernier communiqué de Mgr Pansard datant de lundi 16 mars 11h00 :
Notre responsabilité à tous nous oblige à prendre notre part à la mise en oeuvre personnelle et communautaire à la lutte contre l’épidémie du Coronavirus et le respect des consignes données par les autorités de la Nation.
Elle nous oblige aussi à trouver les initiatives qui permettront de maintenir les liens de charité, de fraternité, de communion et de prière dans nos différentes communautés chrétiennes. Internet, le téléphone, etc…
À ce jour, lundi 16 mars, 11h00, nous confirmons les mesures envoyées en urgence dimanche matin par SMS aux prêtres.

  • Plus aucune messe dominicale et de semaine, ni célébration ne peut y être célébrée. Tous les rassemblements sont suspendus.
  • Les églises qui sont habituellement ouvertes peuvent le rester pour la prière personnelle et seulement pour quelques instants. Le nombre maximum de personnes est limité à 20 tout en gardant les distances de sécurité entre vous, en vous répartissant dans l’église et en respectant les gestes barrières.
  • Les baptêmes déjà planifiés doivent être tous reportés. (le baptême en cas d’urgence, péril de mort, reste possible et bien sûr en privé.)
  • Les mariages seront tous reportés également, on veillera à prévenir les fiancés rapidement.
  • Les prêtres célébreront des messes à toutes nos intentions mais en l’absence de fidèles et en dehors des horaires d’ouverture de l’église et de l’oratoire, portes fermées.
  • En cette période de carême,
    • Les célébrations des scrutins, même en privé, sont ajournées.
    • Les baptêmes d’adultes sont reportés à une date ultérieure.
    • Les confessions individuelles sont possibles en respectant la distance d’un mètre entre le prêtre et le fidèle.
    • La Semaine Sainte et les fêtes de Pâques ne seront pas célébrées en présence du Peuple de Dieu. Nous communiquerons ultérieurement à ce sujet.
  • Tous nos autres lieux recevant du public sont fermés et par conséquent toutes les réunions, activités, sont suspendues y compris celles tenues habituellement à domicile.

On fera en sorte que les accueils paroissiaux soient toujours joignables par téléphone (transfert d’appel) et que les répondeurs soient consultés, que des réponses soient données.
La maison diocésaine sera toujours joignable par téléphone aux heures d’ouverture habituelles.
Tout en respectant ces mesures, que chacun mette en oeuvre les moyens pour garder le contact les uns avec les autres. Soyons particulièrement attentifs aux personnes isolées, fragiles. Continuons de soigner nos relations à travers tous les moyens de communication qui sont à notre disposition même si cela ne remplace pas le contact humain. La situation évolue quotidiennement, merci à chacun de consulter régulièrement le site internet du diocèse. Je vous assure en ce temps d’épreuve de ma prière et ma communion avec chacun d’entre vous.

+Michel PANSARD
Évêque d’Évry Corbeil-Essonnes

TOUSSAINT 2020
Nous vivons cette fête de la Toussaint au moment où la situation sanitaire mais aussi la situation économique et sociale s’aggravent. Surgissent également de nouvelles tensions intérieures et internationales qui rendent encore plus urgent l’appel à la fraternité que vient de nous lancer le Pape François. Je n’oublie pas les deuils vécus durant ces mois par beaucoup d’entre nous sans pouvoir accompagner jusqu’au bout des proches, sans que la famille puisse se réunir. Ce 2 novembre, je prierai en union avec vous pour tous les défunts de notre diocèse.
Comment au cœur de ces inquiétudes ne pas nous laisser entrainer dans le désespoir ou la seule résignation ?   La fête de la Toussaint peut nous y aider. Elle est une sorte d’anticipation sur la fin la fin des temps, sur le terme de l’histoire pour contempler l’achèvement de la création de Dieu : « Quand le Fils de Dieu paraitra, nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est. » 1Jn 3,2 Y-a-t-il une vie après la mort ? La mort est-elle la fin de tout ? L’au-delà, le ciel, la vie en Dieu existent-ils ? Ces grandes questions que les hommes de tous les temps se sont posées sont éclairées : la lumière de la Vie nous attend !   Cette fête nous révèle la fin des choses, le fond des choses. La fin ce n’est pas le terme ultime, quand ça s’arrête et que tout est fini.  La fin c’est d’abord ce vers quoi tend cette chose. Comme la fin d’une plante est la fleur et le fruit. Depuis le début de sa vie végétale, tout est orienté vers ce but, vers cette fin.   Ainsi, quand la foi chrétienne nous parle de la fin des temps, elle attire notre attention sur le fond des choses, le poids des choses, leur achèvement.   Encore en chemin nous ne voyons actuellement que les préparatifs, l’envers d’un ouvrage encore inachevé. Comme un tapis en cours de fabrication, on voit l’envers, on voit tous les nœuds, on mesure tout le travail et ce qui reste à faire. Nous connaissons bien ce côté-là de la tapisserie. Ce que nous voyons des hommes, des femmes, des enfants pauvres, des gens qui ont faim, des malheureux qui pleurent, des torturés, des persécutés…   Sans nier cela, la Toussaint vient nous inviter à regarder l’autre face ; le monde vu du côté de Dieu quand il sera achevé : le fond des choses, le poids de nos vies comme le proclame les béatitudes.   Nous pouvons continuer à ruminer de morosité, nous pouvons continuer à estimer que la mort, la souffrance sont la fin de l’homme : au commencement rien, à la fin rien ! Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ; heureux les persécutés qui se réjouissent et exultent d’allégresse car leur récompense serait grande dans les cieux. La fête de la Toussaint et les béatitudes nous proclament au contraire : au commencement Dieu, à la fin Dieu ! Même si ce que nous serons ne parait pas encore clairement, un coin du ciel est déchiré : l’horizon de nos vies n’est pas la mort mais la vie, la joie : Heureux, heureux, heureux !   Nous sommes tous appelée à ce bonheur naissant, au bonheur du Royaume de Dieu qui change la vie. La multitude des saints d’hier et d’aujourd’hui nous dit Notre sainteté est à ta portée. Elle est tout simplement, une vie selon Dieu ; une vie heureuse de donner, de se donner, qui commence ici-bas et s’achèvera dans le Royaume de Dieu. Cette sainteté « ordinaire » se manifeste dans les petits gestes du quotidien  qu’évoque à sa manière le chant de Jean-Jacques Goldman à propos d’un cordonnier, un saxophoniste, un instituteur : « Il y mettait du temps, du talent et du cœur, ainsi passait sa vie au milieu de nos heures. Et loin des beaux discours, des grandes théories à sa tâche, chaque jour, on pouvait dire de lui : Il changeait la vie ! » Je vous souhaite d’en être !   Très fraternellement    

+ Michel Pansard Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes.
Le 27 octobre 2020
 

Image : Frère Yves

Consignes du 30 octobre 2020

pour le Diocèse d’Évry
suite aux décret du 29 octobre 2020 et le courrier du Préfet du 30 octobre.

A partir du mardi 3 novembre et jusqu’au 1 ° décembre 2020.

LIEUX DE CULTE.

  • A partir mardi 3 novembre les célébrations publiques (messes, assemblée de prière, actions liturgiques … ) ne sont plus autorisées.
  • Il n’y a que 2 exceptions, en respectant les consignes sanitaires:
    • Les cérémonies funéraires dans la limite de 30 personnes
      Information : Les cimetières ne fermeront pas pendant le confinement.
    • Les mariages avec un maximum de 6 personnes.
  • Les concerts, activités culturelles ne sont pas autorisés.
  • Retransmission : Des célébrations peuvent être retransmises par internet, à partir d’un lieu non ouvert au public, avec quelques personnes pour la mise en œuvre mais en l’absence d’assemblée.
  • Ouverture des églises : les lieux de culte peuvent rester ouvert avec port du masque pour la prière personnelle, selon la volonté de leurs responsables (Responsable, de secteur, prêtre modérateur et responsable équipe animatrice). Suivant les lieux, les situations vous serez amenés à prendre des décisions différentes (d’ouverture plus contrainte à certaines heures, fermeture … )

ACTIVITES PASTORALES

Malgré les contraintes, nous continuons à vivre

  • Les aumôniers des hôpitaux, des établissements médico-sociaux, des prisons, pourront continuer à travailler ;
  • Les bénévoles des associations caritatives ( distribution de nourriture, accueil, soutien scolaire … ) pourront poursuivre leur mission. Les responsables de ces activités devront leur fournir une carte attestant leur statut de bénévoles reconnus. Ne pas hésiter à solliciter ou inviter de jeunes adultes à prêter main forte pour faire face aux besoins dans ce domaines et remplacer des bénévoles qui sont personnes à risque. Les responsables de ces activités devront leur fournir une carte attestant leur statut de bénévoles reconnus.
  • Centres pastoraux, salle paroissiales … : les activités, les rencontres, les repas dans les salles paroissiales en présentiel ne sont pas autorisées. Mais les rencontres d’équipe animatrice, pastorale, autres peuvent se dérouler en visio-conférence.
  • Accueil : voyez comment l’organiser
    • soit en assurant une permanence téléphonique en présentiel ou en renvoyant les appels sur le numéro de la personne chargée de l’accueil … )
    • soit en présentiel mais avec les mesures sanitaires nécessaires.
  • Rencontres des familles pour préparer les funérailles.
    Celles-ci pourront avoir lieu
    • soit en présentiel au maximum 2 personnes avec la personne qui accueille
    • soit par téléphone ou en Visio
  • Préparation au mariage
    Celles-ci pourront avoir lieu
    • soit en présentiel avec le couple et la personne qui prépare au mariage
    • soit par téléphone ou en Visio
  • Catéchèse-Aumônerie
    « Les activités extra scolaires sont suspendues, à l’intérieur des lieux de cultes comme dans tout autre établissement recevant du public ». Les réunions et rencontres en présentiel ne peuvent pas avoir lieu. Comme lors du précédent confinement, nous devrons redoubler d’inventivité pour maintenir de l’animation et des propositions via les réseaux sociaux. Les services diocésains concernés seront aussi proposants et en soutien.
  • La démarche du synode sera impactée par le contexte mais les équipes synodales peuvent tenir des rencontres en visio-conférence.
  • Célébration du sacrement des malades à domicile, visites aux personnes malades, vulnérables ou en situation de handicap demeurent possibles avec bien sûr le respect des consignes sanitaires (distanciation, gel, masques … ).
  • Célébration du sacrement de pénitence, rendez-vous d’accompagnement personnel peuvent se dérouler sur rendez-vous et dans un lieu permettant le respect des consignes sanitaires et la confidentialité.
  • Les personnels salariés. Quand le télétravail est possible, celui-ci doit être privilégié. S’il n’est pas possible et nécessite du présentiel, l’employeur fournira un justificatif de déplacement professionnel.

Bien sûr, chaque fois qu’un déplacement est nécessaire vous devez avoir avec vous une attestation ou un justificatif de déplacement.

Tenez bon, Cordialement

+Michel PANSARD
Évêque d’Évry Corbeil-Essonnes

Bien des inquiétudes marquent la vie de nos contemporains et les nôtres. Elles sont liées aux tensions internationales, aux tensions sociales, à l’évolution du climat et l’avenir de notre planète, notre belle maison commune.

Le Christ Jésus et son Évangile interrogent les aveuglements de nos regards désabusés ou indifférents qui étouffent nos capacité d’agir, de résister, d’inventer, et de nous convertir. Ils nous invitent à vivre d’une espérance lucide.

La raison d’être de nos communautés chrétiennes et paroissiales dans le Diocèse d’Évry Corbeil-Essonnes est de soutenir et de nourrir cette espérance ainsi que notre foi et notre charité. La vitalité de nos communautés dépend l’engagement fidèle de chacun de ses membres dont vous êtes, et aussi de l’engagement fidèle des prêtres, des laïcs en mission ecclésiale et des nombreux bénévoles qui servent généreusement notre Église diocésaine et sa mission.

Vous le savez, seuls vos dons assurent les moyens économiques à la vie et la mission de l’Église catholique sur cette terre de l’Essonne. Parmi ces dons, le denier de l’Église (la dîme) permet d’assurer un juste rémunération et les charges sociales des prêtres et des laïcs salariés administratifs et pastoraux en mission dans le diocèse.

Votre soutient, quel qu’en soit le montant, est vital pour permettre à notre Église diocésaine de vivre et d’encourager des initiatives missionnaires.

Je vous remercie d’avance pour votre soutient financier, signe de votre engagement dans notre Église en Essonne.

Je vous assure de ma prière pour chacun d’entre vous et ceux qui vous sont proches et vous demande de prier pour moi.

+Mgr Michel PANSARD
Évêque d’Evry Corbeil-Essonnes